Surenchère verte des élus : pour en profiter vraiment, s’adapter !

Quelle sera la portée réelle de la surenchère d’engagements pris par les candidats aux élections municipales pour verdir la commune qu’ils envisagent de diriger ? Il est impossible de chiffrer les plantations d’arbres promises au cours de la campagne électorale, mais cela se mesure à coup sûr en millions. Rares sont les postulants dans des villes de taille respectable à omettre de s’engager à protéger leurs potentiels administrés de la surchauffe – désormais bien perceptible – par des végétaux. Pourtant, des associations préviennent que le nombre réel de plantations faisant suite à ces déclarations est difficile à quantifier. Et si toutes les promesses des campagnes électorales étaient tenues, notre société serait bien différente de ce qu’elle est aujourd’hui ! Mais comme le disait un pépiniériste à l’occasion des journées techniques d’Astredhor début février à Hyères­ (83) – dont le compte rendu a été mis en ligne sur www.lienhorticole.fr le 10 février dernier –, avec seulement la moitié des engagements tenus, la profession aurait du travail devant elle pour plusieurs années ! Même si beaucoup de ces plantations risquent d’être réalisées avec des végétaux produits hors de l’Hexagone et/ou avec de très jeunes plants à faible valeur ajoutée, la très bonne phase traversée depuis deux ans par les producteurs de plantes li­gneuses en France a donc toutes les chances de se poursuivre. Pendant ce temps, alors que l’hiver – bien relatif après ces trois mois à peine frais que l’on vient de passer ! – approche de son terme et que la saison de printemps se profile, l’horticulture se trouve dans des questionnements plus délicats. Par exemple, comment adapter la gamme à un climat quasiment sans hiver permettant aux plantes gélives de survivre presque tous les ans, jetant aux oubliettes le marché du remplacement des végétaux fragiles ? Le vert est décidément à la mode et, cette fois, il sera difficile aux élus d’oublier leurs promesses tant elles sont énormes. Reste à tous les acteurs de la filière à se positionner en conséquence pour en profiter pleinement !